Moi, Etienne Jamet, sculpteur français dans les rets de l'Inquisition espagnole

Auteur : André Turcat
Editeur : Editions de Fallois

Un jour, à Ueda en Andalousie, j'ai rencontré une très belle femme au visage paisible. Sa lourde chevelure était remontée. Au-dessus du front, un bijou, une sorte de rose, y était épinglé. La lumière jouait aux plis de son long vêtement, sous lequel transparaissait un corps sans défaut, aux épaules et aux seins ronds. Elle était pieds nus. Elle portait sur la tête un panier tressé, lourd de fruits. Mais de façon bien surprenante, elle avait les mains liées derrière le dos. Sur son panier pesait encore la retombée d'une arche. Car elle était de pierre blanche, caryatide entre des caryatides. on auteur était, disait-on, un certain Esteban Jamete (Jamete avec la jota initiale), condamné par l'Inquisition espagnole en 1557. Mauvais garçon et grand bonhomme. Buveur, violent, blasphémateur sous la colère... Au demeurant le meilleur fils du monde, comme aurait dit Clément Marot son contemporain. Je décidai de mener l'enquête. C'est sans doute le seul grand procès intenté à un artiste de cette classe. L'interrogatoire même de Jamet me fournissait le fil conducteur, l'itinéraire et la piste des œuvres, inconnues ou connues, du moins jusqu'à l'arrestation. Voici son témoignage. André Turcat

20,00 €
Parution : Octobre 2006
165 pages
ISBN : 978-2-8770-6594-8