Alerte aux plombs: Une enquête du commissaire Marc Negrel

Editeur : L'Arganier

Une série d'exécutions dans les rues de Marseille met la ville sens dessus dessous. Si la méthode est la même (la balle d'un sniper en pleine tête) les victimes n'ont rien à voir l'une avec l'autre : un jeune Beur des Quartiers nord, un avocat célèbre et sulfureux, le curé charismatique du Panier, une poissonnière... le héros et narrateur (un commissaire qui n'est pas sans évoquer l'auteur) abandonne vite la piste du fou meurtrier : une revendication est tombée sur les fax du ministère, et elle est loin de ne concerner que la Canebière.
Une mystérieuse organisation qui, si elle utilise la terminologie de la Gauche armée, semble plus vénale que politique : l'Etat devra verser un euro par habitant s'il ne veut pas avoir à compter les victimes, à raison d'une par jour. Commence alors une course contre la montre, autant sur le terrain que dans les allées du Pouvoir. Négrel, désigné volontaire, aura à se battre non seulement contre des terroristes crapuleux, mais aussi contre les ambitions des cabinets ministériels. Outre la qualité de l'intrigue, l'intérêt majeur de cette fiction menée au grand galop réside dans la peinture fidèle des pratiques de l'appareil d'investigation français, décrites par un auteur au centre du dispositif. On pense bien sûr ici aux menaces du mystérieux "Groupe AZF".
Ce n'est pas par hasard. Henri Gentet est commissaire divisionnaire. Il est toujours en exercice et les intrigues qu'il propose, dans ce premier roman et dans la suite qu'il donnera aux Enquêtes du commissaire Marc Négrel, sont puisées dans trente années de pratique au sein de la Police française, dont il a gravi tous les échelons. Cette légitimité lui donne les moyens, mine de rien, de tordre le cou aux nombreuses erreurs et imprécisions qui émaillent de ce point de vue le polar français, tant écrit que filmé.