Jehanne : Hommages de pierre et de couleur

Le seul portrait de Jeanne d'Arc réalisé de son vivant est la silhouette tracée d'une plume rapide par Clément de Fauquemberg, greffier au Parlement de Paris. Cette esquisse correspond à l'idée que Fauquemberg se faisait de Jeanne, une jeune fille aux cheveux longs et bouclés qui coulent dans le cou, vêtue d'une robe, armée d'une lance et tenant sa bannière. Elle ne correspond certainement pas plus à la réalité que les représentations postérieures. L'image de Jeanne a évolué au cours du temps. On lui a fait défendre des valeurs mystiques, ou patriotiques. Les portraits de Jeanne et les idéaux qu'on lui a fait défendre sont le reflet des mentalités et des convictions de leurs créateurs. L'interprétation de son personnage est propre à chaque époque et les codes iconographiques et symboliques des représentations ont évolué avec les circonstances idéologiques ou politiques. Les hommages qui lui sont rendus sont un miroir de la culture de leurs auteurs. Fierté des uns comme à Domrémy, son village natal, admiration pour d'autres ou remords encore, Jeanne d'Arc n'a pas de visage. Elle est devenue personnage de l'Histoire et un modèle par excellence.