Rue Saint Ambroise (Revue N 19)

Auteur : Collectif
Editeur : Petits Matins

Que le parti pris soit réaliste ou fantastique, on sent pointer dans chacune des treize nouvelles qui composent cette dix-neuvième livraison la violence qui hante notre vie quotidienne. Big Ji, un vendeur de rose indien, raconte son quotidien dans les rues de Paris. Le récit est entrecoupé de flash-backs, souvenirs violents de son ancienne vie au pays. «Ils ont brûlé ma femme le matin du Divali. Ma a dit elle est partie et ça signifiait c'est fait, ça y est. J'ai demandé partie où ? Elle a dit pas de scandale dans ma maison. (...) Le fils du voisin est venu le soir même. Il m'a tiré par la manche jusqu'à la cour. Il a dit qu'il l'avait emmenée à la gare, qu'elle était terrorisée. Il l'a enveloppée d'un vieux sari que sa soeur ne portait plus, il a dit, puis s'est mis à pleurer et en chouinant il a raconté qu'on l'avait empalée par le sexe. Elle était à terre et il a pris le tisonnier, il a dit, ouais et elle avait les cuisses brûlées et les mains gonflées de cloques. Voilà ce qu'il a raconté.» (Big Ji, Aurélie Champagne)
Un homme souffre horriblement d'un pied qu'on vient pourtant de lui couper. Son chirurgien, un grand spécialiste des membres amputés, lui propose de recouper le pied inexistant afin de duper le cerveau, seul responsable de cette douleur imaginaire. «- Votre cerveau, disais-je, peut donc oublier la douleur, ou au contraire ajouter une douleur supplémentaire à celle que vous endurez aujourd'hui... - Comme si mon cerveau pensait qu'on m'enlève un second pied ? - En quelque sorte. - Belle perspective ! - Si l'opération échoue, qu'est-ce qu'il se passera, docteur ? - Il ne vous restera plus qu'à endurer votre douleur, monsieur ! - Jusqu'à ma mort ? - Jusqu'à votre mort, sans aucun doute. - Bon, vous permettez que je réfléchisse, docteur...»

10,00 €
Parution : Septembre 2007
ISBN : 978-2-9158-7933-9
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