Notre monde mort

Auteur : Liliana Colanzi
Editeur : Buchet-Chastel

Un chauffeur de taxi bolivien que les visions d'une passagère indigène hantent jour et nuit, un groupe d'enfants fascinés par la mort soudaine de leur petit camarade, une jeune femme en mission sur Mars à qui apparaissent des fantômes d'animaux, un photographe qui, lors d'une séance photo, voit les liens d'une famille se déliter sous ses yeux, ou encore une étudiante que la bigoterie maternelle entraîne dans la folie...
Les nouvelles de Notre monde mort sont empreintes d'une étrangeté proche du fantastique et d'une tension palpable à chaque page. Le lecteur y pénètre en témoin et en ressort complice tant cette jeune auteur sait révéler les brèches qui ponctuent la réalité placide de notre quotidien et les élever au rang de littérature. C'est une voix forte, dérangeante, qui anime chacune de ces huit nouvelles qu'on pourrait lire comme de très courts romans. On y retrouve des obsessions chères à la littérature latino-américaine : le tiraillement entre modernité et tradition, l'interpénétration des cultures occidentales et indigènes, l'obsession de la mort et d'une nature animée.
La plume assurée de Colanzi, son univers narratif singulier - qu'un critique a qualifié, à juste titre, de « science-fiction ancestrale » - a propulsé cette jeune auteure parmi les talents littéraires les plus prometteurs du nouveau boom latino-américain aux côtés, entre autres, de Samantha Schweblin ou Guadalupe Nettel.

Traduit de l’espagnol (Bolivie) par Juliette Barbara
13,00 €
Parution : Mai 2018
121 pages
ISBN : 978-2-2830-3029-5
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La presse en parle

Une étudiante, surveillée et surprotégée par sa mère, déclenche la destruction du monde, façon Sodome et Gomorrhe, quand elle tombe sur un garçon peu respectueux. Un exploitant agricole voit son quotidien vaciller lorsqu’un jeune Indien à son service, qui dit communiquer avec l’au-delà, est mortellement blessé sur son domaine. Une trafiquante, femme fatale, disparaît lors d’un voyage à Paris, où sévit un cannibale. Nouvelle voix prometteuse de la littérature latino-américaine, la Bolivienne Liliana Colanzi s’inscrit, avec ces huit nouvelles, dans ce que l’on a appelé la « science-fiction ancestrale » : un genre qui, loin de l’onirisme du réalisme magique et sans verser dans la science-fiction à proprement parler, prend le parti de l’étrangeté inquiétante, du surnaturel teinté d’épouvante, voire du gore. Comme la Mexicaine ­Guadalupe Nettel et l’Argentine ­Samanta Schweblin, Liliana Colanzi affirme une voix singulière dans ces histoires où les légendes amazoniennes fécondent une imagination sans limites.
Ar S., Le Monde

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