Prié de me taire

Je rêvais d'une autre Eglise
Auteur : Collectif
Editeur : Max Milo

Avec Prié de me taire Gérard Loizeau nous livre un récit d'une rare élégance dont la force littéraire le rapproche des plus grands classiques de la confession.
C'est aussi un pavé dans le bénitier.Rien ne nous est caché, ni les coulisses de l'Eglise catholique ni de ce que ses fidèles y vivent : les « amitiés particulières » ; le port de la soutane (à la fois prestige et prison) ; la vie austère, réglée et ordonnée en communauté ; la peur de la damnation éternelle.
Cette oeuvre, résultat de 30 ans de recherche, est un formidable témoignage sur l'histoire religieuse, politique, sociale du XXème siècle, puisque l'auteur nous raconte sa guerre d'Algérie, ses missions aux Antilles, le bouillonnement de Mai 68. Au-delà du caractère romanesque, ce récit finement ciselé ouvre un débat latent : la reforme possible de l'Eglise. Véritable sujet de société, le phénomène vécu est ici analysé.

20,18 €
Parution : Janvier 2009
381 pages
ISBN : 978-2-3534-1050-7
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Extrait

1. Naissance d'une vocation

Il existe, au sud du département de la Vendée, une étroite bande de plaine qui fut longtemps regardée comme étrangère et païenne par cette autre partie qui constitue la Vendée profonde et traditionnelle : le bocage vendéen. L'antagonisme entre ces deux régions était tel que les curés issus du bocage étaient portés à se considérer comme bannis par leur évêque lorsqu'ils étaient nommés à une paroisse de la plaine. Et que sera créée, dans la première moitié du XXe siècle, une société de religieux qui se donnèrent pour but d'évangéliser cette contrée impie : les missionnaires de la plaine.
L'opposition entre plaine et bocage tenait en partie à la géographie. Le bocage vendéen, pays de terres exigeantes et de lourds labours, au relief accidenté, avait produit des hommes rudes, farouchement attachés à leurs traditions. Les gens de la plaine au contraire, habitués à tirer profit d'une terre moins ingrate, passaient aussi pour être de moeurs moins sévères.
L'histoire elle-même a contribué à forger ces différences. Au début du XVIIIe siècle, sous l'impulsion du père de Montfort, le bocage vendéen fit l'objet d'un important travail d'évangélisation, auquel échappèrent peu ou prou les habitants de la plaine. Ce qui explique sans doute que ceux-ci soient restés à l'écart des guerres qui allaient ravager la Vendée pendant la Révolution.

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