Voyage en Océanie à bord de l'Astrolabe: 1826

Capitaine de vaisseau à bord de l'Astrolabe - 1826
Auteur : Jules Sébastien César Dumont d'Urville
Editeur : La Découvrance

Jules Dumont d'Urville (1790-1842) est né d'une ancienne famille de Normandie. De 1822 à 1825, il effectue avec Louis Duperrey un voyage, de découverte, autour du monde à bord de la Coquille et ramènera de nombreux spécimens.
Le commandement de la Coquille devenue l'Astrolabe lui est confié par le ministre de la marine pour une nouvelle exploration de la mer du Sud (océan Pacifique). L'ancre est levée le 23 avril 1826 du port de Toulon. Il navigue de conserve en compagnie de la corvette Zélée en direction de l'Océanie. Cette expédition de trente-cinq mois procurera à la navigation et à la géographie des données nouvelles. Il reconnaît la position de près de deux cent îles ; il découvre les Fidji, les îles Loyauté, fera des relevés des côtes de la Nouvelle-Zélande, de la Nouvelle-Guinée. Il explorera les îles Tonga, les Moluques, Vanikoro - lieu probable de la disparition de La Pérouse.
Dans cet ouvrage, le célèbre explorateur retrace - à l'aide d'extraits de ses journaux de bord - son périple à bord de l'Astrolabe, sa rencontre avec les insulaires et livre quelques réflexions personnelles au sujet de ces îles lointaines.

«... Des quatre arikis, ou premier chefs de l'île, trois vinrent me faire leur visite, et chacun d'eux m'offrit un présent consistant en trois ou quatre noix de coco, autant de bananes vertes et de mauvaise qualité, et un ou deux poissons volants. C'était une preuve de leur extrême pauvreté ; feu soin de répondre à leur politesse comme si leurs présents eussent été d'un des plus grand prix...»

20,29 €
Parution : Juillet 2007
211 pages
ISBN : 978-2-8426-5542-6
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Extrait

NOTICE SUR DUMONT D'URVILLE

Dumont-d'Urville naquit à Condé-sur-Noireau (Calvados) le 23 mai 1790 son père était bailli de la haute justice de cette ville. En 1793, son père, désigné par la situation qu'il avait occupée aux rancunes locales, si tenaces, et d'ailleurs possesseur d'un fief noble, fut jeté en prison et bientôt traduit devant le tribunal révo­lutionnaire. Sa femme, la mère du Dumont d'Urville dont nous résumons ici la biographie, n'hésita pas elle se présenta devant ce tribunal si redouté comme avocat de son mari, plaida sa cause avec chaleur et talent et le fit acquitter à l'unanimité. Le jeune Dumont d'Urville fit ses études au lycée de Caen, se présenta ensuite à l'École polytechnique et n'y fut pas admis. C'est alors qu'il porta ses vues vers la marine. Nommé élève, il se rendit à Brest et fut reçu en cette qualité à bord du vaisseau l'Aquilon. En 1810, il avait le grade d'aspirant de première classe et le 28 juin 1812 il devint enseigne de vaisseau. Il n'avait point encore navigué lorsqu'en 1814 il quitta le Douawert, que commandait l'intrépide Infernet, l'un des héros du combat de Trafalgar, pour passer à bord du vaisseau la Ville de Marseille, se rendant à Palerme pour ramener en France la famille d'Orléans.
De 1816 à 1819, Dumont d'Urville resta à terre, employant son temps à composer une flore des environs de Toulon, à se perfec­tionner dans les langues étrangères (il avait appris, chose assez rare à cette époque et même aujourd'hui, quatre langues vivantes en plus de la sienne : l'italien, l'espagnol, l'anglais et l'allemand), à faire à l'Observatoire des études astronomiques et enfin à méditer les projets de voyages qu'il a depuis lors mis à exécution, et qui lui assurent une place distinguée parmi les grands naviga­teurs. A la fin de 1819, il accompagna sur la Chevrette le capitaine Gautier, chargé par le gouvernement français de faire exécuter dans la mer Noire et la partie orientale de la Méditerranée un travail hydrographique.
Ce fut pendant une relâche sur la rade de Milo que Dumont d'Urville, que l'on savait s'occuper d'archéologie, fut conduit par M. Brest, agent consulaire de France dans cette île, vers l'endroit où un pâtre grec nommé Yourgos venait de découvrir la belle statue antique aujourd'hui placée au Musée du Louvre, salle des Antiques, dont elle est la pièce capitale, statue qui, dans le monde entier, est maintenant connue sous le nom de Vénus de Milo.
La vue de ce chef-d'oeuvre excita au plus haut point l'admiration de Dumont d'Urville il rédigea immédiatement un mémoire dam lequel il en faisait ressortir les beautés, il le remit à l'ambassadeur français à Constantinople, M. de Rivière. A peine celui-ci l'eut-il lu qu'il partagea l'opinion du jeune et savant marin. Il envoya immédiatement à Milo le comte de Marcellus, secrétaire d'ambassade, avec l'ordre d'acquérir la Vénus à quelque prix que ce fût. C'est ainsi que cette superbe statue devint la propriété de la France.
Appelé à Paris au mois de décembre 1820, Dumont d'Urville fut, au mois d'août suivant, nommé lieutenant de vaisseau et chevalier de Saint-Louis. Il publia, à la même époque, plusieurs mémoires sur l'histoire naturelle, l'archéologie, etc., mémoires où se trouvent résumés ses travaux pendant la campagne qu'il venait de faire avec le capitaine Gautier.
En 1821, Dumont d'Urville devint, avec l'un de ses anciens camarades, M. Duperrey, titulaire du même grade dans la marine, l'un des membres fondateurs de la Société de géographie, qui venait d'être fondée à Paris. Nos deux marins, tous deux jeunes, instruits, avides de se faire un nom, employèrent leurs loisirs dans la capitale à préparer et rédiger conjointement un plan de voyage autour du monde. Le gouvernement l'ayant approuvé, il fut exécuté à bord de la corvette la Coquille. Duperrey, qui avait déjà fait en 1817 un voyage autour du monde sur l'Urbaine, sous les ordres de M. de Freycinet, en eut le commandement et Dumont d'Urville, moins ancien en grade, resta chargé de tous les détails du service comme lieutenant en premier. Partie au mois d'août 1822, la Coquille fut de retour en avril 1825.

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