Stardust : Le Mystère de l'étoile

Auteur : Neil Gaiman
Editeur : Au Diable Vauvert

D'un côté, il y a Wall, paisible village niché au sein d'une calme forêt anglaise. De l'autre, Féérie, le pays des fées, univers d'enchantements, de sorcières, de licornes et de princes sanguinaires. Jeunesse, pouvoir et amour se gagnent à force de sortilèges, de lames ensorcelées et de fioles de poison. Où l’espace et le temps se traversent de bien des façons.
Entre les deux, il y a le Mur, l'infranchissable et épaisse muraille qui ceint le hameau et le sépare de Féérie. Infranchissable ? Pas tout à fait, puisque tous les neuf ans s'ouvre la Foire des Fées qui, durant un jour et une nuit, permet aux deux mondes de se rencontrer.
Dans certaines circonstances, cependant, attendre si longtemps pour pénétrer en Féerie est impossible. Car quand on s'appelle Tristran Thorn et que l'on a promis à la belle Victoria, sa voisine, de lui rapporter une étoile filante tombée du firmament de l'autre côté du Mur, aucun obstacle ne saurait s'élever contre l'amour...

18,50 €
Parution : Septembre 2007
299 pages
ISBN : 978-2-8462-6139-5
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Extrait

Du village de Wall et des étranges choses y advenant tous les neuf ans.

Il était une fois un jeune homme qui voulait conquérir l'Élue de son Coeur.
Quoique, à en croire semblable introduction, il n'y ait guère là de quoi faire un roman (toutes les histoires de tous les jeunes gens qui furent et seront pourraient commencer de la même façon), ce jeune homme-là et ce qui lui arriva - lui-même, d'ailleurs, ne le sut jamais vraiment - sortent suffisamment de l'ordinaire pour mériter, le premier, d'être le héros et, le second, l'intrigue de notre histoire.
Celle-ci commence, comme bien des histoires ont commencé : à Wall.
Le village de Wall se trouve encore aujourd'hui là où il a toujours été - depuis six cents ans, tout au moins : perché sur un téton de granit, au coeur d'une petite forêt. Les maisons de Wall se ressemblent toutes : vieilles, carrées, avec une façade de pierre grise, un toit d'ardoise et une haute cheminée. Tirant profit du moindre pouce de roc, elles s'imbriquent, se chevauchent, s'appuient les unes contre les autres comme pour ne pas tomber, un malheureux buisson ou un maigre arbrisseau agrippé, ça et là, à leurs flancs. Il n'y a qu'une seule route pour aller à Wall : un petit sentier en lacets qui gravit le raidillon au sortir de la forêt, bordé de rochers et de petits cailloux. Lorsqu'on le suit assez loin vers le sud, jusqu'à quitter le couvert des futaies, il disparaît bientôt sous une couche d'asphalte pour devenir une vraie route bitumée. S'aventure-t-on plus loin encore, la route s'élargit - filant à toute allure vers les grandes villes, voitures et camions y affluent à toute heure. Persévère-t-on jusqu'au bout, elle nous conduit même jusqu'à Londres - il faut toutefois compter une nuit entière pour se rendre de Wall à Londres en voiture.
Les habitants de Wall - plutôt du genre taciturne, dans l'ensemble - se répartissent en deux types bien distincts : il y a ceux qui sont nés à Wall - aussi grands, gris et robustes que le piton de granit sur lequel leur village est construit - et les autres, ceux qui ont choisi de s'installer à Wall et qui y sont restés, ainsi que leurs descendants.
À l'ouest, au pied du village, s'étend une forêt. Au sud, se prélasse un vaste lac, aussi traître que placide, alimentés par des cours d'eau qui dévalent les collines de l'autre côté de Wall, au nord. Au nord, moutonnent les collines où les bergers mènent paître leurs troupeaux. Et, à l'est, la forêt reprend ses droits.
C'est dans cette dernière direction, tout près du vil­lage, que se dresse la haute muraille de pierre grise qui lui a donné son nom. Ce vieux et solide rempart, édifié avec de gros blocs de granit carrés taillés dans la masse, semble ne sortir de la forêt que pour mieux y retourner.
Le mur ne s'interrompt qu'en un seul endroit : sur environ six pieds de large, en remontant un peu vers le nord.
Par cette brèche, on aperçoit une vaste prairie et, par-delà cette prairie, une rivière et, par-delà cette rivière, un rideau d'arbres. De temps à autre, des ombres et des formes apparaissent entre les arbres, au loin : des formes gigantesques, des formes minuscules, des formes étranges et d'éphémères étincelles qui scin­tillent, le temps d'un soupir, avant de s'évanouir. Quoique l'herbe y soit grasse et abondante, jamais aucun des villageois n'a fait paître ses bêtes de l'autre côté du mur; pas plus qu'il n'y a jamais semé la moindre graine.
Bien au contraire : cela fait des siècles - peut-être même des millénaires - que le village poste des sen­tinelles de part et d'autre de la brèche et que les villa­geois font de leur mieux pour ne pas y penser.
Aujourd'hui encore, armés de leurs gros gourdins, deux honnêtes citoyens montent la garde devant le mur de Wall, de jour comme de nuit, par roulement de huit heures, l'un à droite, l'autre à gauche de l'ouverture - côté village, bien entendu.
L'essentiel de leur mission consiste à empêcher les enfants de franchir la brèche pour aller batifoler dans la prairie, voire au-delà. Il leur arrive aussi, parfois, de devoir dissuader quelque promeneur égaré ou quelque étranger de passage de satisfaire leur curiosité.

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