Couverture du livre : Le monarque des ombres

Avis sur le livre : Le monarque des ombres

La politique n'affleure pas, ce ne sont pas les convictions de chacun que piste l'écrivain mais les draps blancs sur des salons abandonnés, le vain espoir de retour, les lieux de drames privés de familles poussées à l'exil, de villages dévastés par le ressentiment et la perte. Pour contrebalancer ces silences d'une histoire qui devait être gloire et qui ne fut que détresse, Javier Cercas se fait bavard, détaille, ému, les tâches sur la peau, les âmes, les murs. Honneur de la fiction de mettre en lumière cet angle mort de l'histoire européenne et d'empêcher, peut-être, qu'elle ne se répète.

Sophie Creuz, L’Echo