Couverture du livre : Le Ciel sous nos pas

Avis sur le livre : Le Ciel sous nos pas

Publiées dans des revues, les nouvelles de Leïla Bahsaïn dénoncent avec un humour féroce la bêtise de ses contemporains, les injustices et les intégrismes… Le Ciel sous nos pas, le pétillant premier roman de cette auteure franco-marocaine, creuse la même veine. Entre le conte et le récit de formation, il raconte le passage à l’âge adulte d’une héroïne subversive qui ne trouve pas sa place dans le monde qu’on lui propose. Ni dans les traditions hypocrites du village marocain qu’elle sillonne à moto, déguisée en homme pour pouvoir boire et aimer. Ni à la cité des Petits Nègres, en banlieue parisienne, où elle débarque chez sa sœur Tifa à la mort de leur « mère officielle ». A ­Paris, où elle étudie le marketing, elle découvre la froideur et la crasse du « Beau Nombril du Monde ». Elle observe les apprentis intégristes qui, rejetés par leur France natale, embrassent l’islam, tandis que la pâleur de sa peau délie les langues des xénophobes. Leïla Bahsaïn impose sa lucidité et sa verve caustique.

Gladys Marivat, Le Monde