Combattre. Une anthropologie historique de la guerre moderne (XIXe-XXIe siècle)

Pourquoi nous est-il si difficile de penser la brutalité de la guerre dans son aspect le plus concret, le plus physique ? Pourquoi les sciences sociales, en particulier, ont-elles si longtemps fait silence sur cette question ? Et qu'est-ce au juste que cette « physicalité » du combat ? C'est à ces questions que répond Stéphane Audoin-Rouzeau. Pourquoi nous est-il si difficile de penser la brutalité de la guerre dans ses aspects les plus concrets, les plus physiques ? Pourquoi les sciences sociales, en particulier, ont-elles si longtemps fait silence sur cette question, alors même que certains de leurs plus éminents représentants avaient connu l'expérience des armes et du combat ? La figure du combattant et plus généralement la réalité de l'activité guerrière demeurent en effet, du XIXe siècle à nos jours, un objet mystérieux pour les anthropologues, les sociologues et les historiens, un objet contourné, pourrait-on dire. En contrepoint de ces silences, S. Audoin-Rouzeau cherche à restituer la « corporéité du combat », cette « guerre au ras-du-sol » que nous préférons le plus souvent de ne pas voir.