POILUS
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, en  août 1914, l'Europe entière est convaincue qu'elle  sera brève. Personne ne peut imaginer les souffrances et les  horreurs que vont endurer ces hommes appartenant à des  sociétés si avancées.
Plus de 250 000 poilus périssent durant les premiers mois  de l'offensive. Quatre années de carnage et de  désespoir s'ensuivent, qui changent radicalement l'image du  combattant : en 1914, il monte au front avec l'illusion d'une  victoire rapide. En 1917, il sait qu'il va à la mort. En  1918, équipé de grenades, appuyé par des chars  et des avions, il s'agit déjà du combattant de  1940.
Le poilu est le héros sacrifié au début de  ce conflit de trente ans. Dans cet ouvrage de  référence devenu un classique, Pierre Miquel nous en  raconte l'inimaginable tragédie.  1914 : face à la surpuissance allemande, la France  dépourvue d'artillerie lourde ne peut opposer que le  sacrifice de ses fantassins pour tenter de stopper l'ennemi.  Ils seront 250 000 Poilus à périr durant les premiers  mois d'une guerre qui mobilisera au total 65 millions d'hommes dont  9 millions mourront au combat.
Non, le Poilu n'est pas toujours un combattant enterré au  fond de sa tranchée. Il en sort pour se faire tuer dans de  très nombreuses offensives. Durant les batailles de 1914, il  n'y a pas de tranchées. L'année 1915 sera  ponctuée par 100 jours d'offensives sur 365. En 1916  à Verdun, les tranchées sont inexistantes, de  même que pendant les combats de l'année 1918.  Ces quatre années changent radicalement l'image du  combattant. Le Poilu de 1914 et celui de 1918 ne mènent plus  le même combat. En 1914, il monte au front avec l'illusion  d'une victoire rapide. En 1917, il sait qu'il va à la mort ;  en 1918, équipé de grenades, appuyé par des  chars et des avions, il s'agit déjà du combattant de  1940.
Dans les deux cas, la France est presque seule et, en 1914 comme en  1940, ces hommes seront à l'avant-garde de ces terribles  affrontements. Pierre Miquel met en lumière, pour la  collection Terre Humaine, le sens sacrificiel de ces carnages.
