Autobiographie, 1909-1950
Les voies de la traduction sont tortueuses... et opaques. Si le lecteur français a pu récemment découvrir un roman comme Le Temple, qui est plus un texte de formation qu'une oeuvre accomplie, il attend toujours que les poèmes de Stephen Spender soient enfin intégralement traduits. Il en était de même pour cette Autobiographie 1909 - 1950. Ce chef-d'oeuvre, qui paraît en France plus de quarante ans après sa publication, n'est pourtant rien de moins que l'une des autobiographies littéraires majeures de ce siècle. Voici l'Oxford des années vingt, les portraits magistraux de W.H. Auden et de Christopher Isherwood, de Virginia Woolf et de T.S. Eliot, voici une guerre d'Espagne sans pathos et la dérive dans l'Allemagne d'avant le désastre... Hambourg et Berlin, les jeunes bourgeois entre Bauhaus et gitons, la misère, les groupes armés et ces hordes de "hippies" d'avant la lettre qui vont peupler les rangs de la S.A., voici l'autobiographie d'un poète qui nous parle, sans hausser le ton, de l'art, de la morale et de la politique.