Pauvre Richard

Editeur : Les Editions L'Ecailler du Sud

Cette fable sociale imaginée par Michel Sanz a permis à Fred Frapa de guider Nico (23 ans seulement, mais quel talent !) vers d’autres terrains artistiques. Ils ont ainsi mis au point un graphisme époustouflant de créativité

Nico, le dessinateur, qui continue de produire quotidiennement les strips humoristiques de « la Horde », nous montre là sa faculté de création dans d’autres styles graphiques avec une étonnante maturité. Le trait est ici haché, anguleux. Les ombres très présentes se soucient plus "d'impression" que de réalisme.

Fred Frapa a fait de cette BD une œuvre graphique, truffée de plans cinématographiques qui contribuent superbement à la narration et au plaisir de la lecture. Son magnifique travail de colorisation, volontairement restreint à 9 couleurs impose une ambiance à forte dominance de noir qui colle parfaitement au sujet.

Michel Sanz, le scénariste, nous dévoile, après le comique à plusieurs niveaux de « La Horde », une facette de sa personnalité plus sensible, plus intime avec cette belle histoire à forte connotation sociale. Il nous donne une autre vision des cités ‘’défavorisées’’ dont il est lui-même issu.
L’intrigue à rebondissements ne donnera sa clé (et quelques frissons) qu’à la toute dernière page à ne surtout pas lire avant !

Ces planches sont un pur régal visuel que l’on peut savourer à loisir grâce au format 16/25 très agréable à la lecture. On pourrait se référer à Charlie Chaplin, aux comédies italiennes, ou anglaises, tant le mariage de thèmes de société, de réalisme et d'humour est ici merveilleusement abouti.