La démocratie aux champs

Auteur : Joëlle ZASK
Editeur : La Découverte

On a l'habitude de penser que la démocratie moderne vient des Lumières, de l'usine, du commerce, de la ville. Le paysan resterait un personnage au mieux simple et vertueux, au pire arriéré et réactionnaire, n'ayant que haine et mépris pour la ville, la société et le progrès authentique. À l'opposé de cette vision, ce livre examine ce qui, dans les relations entre l'agriculteur ou le jardinier et la terre cultivée, favorise la formation de la citoyenneté. Défile alors sous nos yeux un cortège étonnant d'expériences démocratiques.
Du jardin d'Éden qu'Adam doit « cultiver » et, en même temps, « garder », c'est-à-dire dont il doit prendre soin, à la « petite république » que fut la ferme pour Jefferson, les hortillonnages médiévaux d'Amiens, l'agriculture urbaine de Savannah vers 1750, les kibboutz israéliens, les jardins ouvriers et familiaux, l'agriculture environnementale actuelle, les « incroyables comestibles » de Todmorden, les jardins partagés urbains, et bien d'autres épisodes tous plus inventifs les uns que les autres.
Aujourd'hui, des millions de gens s'engagent dans des expériences agricoles qui représentent une puissance de changement considérable.
Cultiver la terre n'est pas un travail comme un autre. Ce n'est pas d'abord suer, arracher, rentabiliser, s'essouffler, souffrir, arraisonner.
C'est, en premier lieu, dialoguer, écouter, proposer, prendre une initiative et écouter la réponse, mêler des rythmes et des logiques différents, viser l'avenir sachant qu'on ne peut calculer à coup sûr. Sous cet angle, l'agriculture comme culture de la terre n'ont rien de commun avec la production agro-industrielle et l'organisation capitaliste de cette production. Elles s'en distinguent comme la subsistance se distingue du profit, la fertilité s'oppose au rendement, comme l'occupation ou la jouissance de la terre se distinguent de son appropriation.

18,50 €
Parution : Mars 2016
256 pages
ISBN : 978-2-3592-5101-2
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