Les Mutinés de l'Elseneur
Jean-François Deniau, préfacier de la présente réédition des Mutinées de l’ « Elseneur » (1914), n’y va pas par quatre chemins : « Attention ! vous avez sous les yeux et entre les mains peut-être le plus fort des romans de Jack London, certains pensent le plus noir. » Écrit au sortir d’une grave dépression éthylique, le livre pose avec une violence inouïe la question qui tourmente alors l’écrivain : celle de la force brute et du mal, toujours à l’oeuvre dans la société des hommes – régie comme la nature par la loi du plus fort.
Un romancier blasé et déprimé, soucieux de se refaire une santé au bon air du large, s’embarque à Baltimore à bord d’un des derniers grands voiliers de commerce qui rallient encore la Californie en faisant le « grand tour » par le Cap Horn. Le capitaine a convié sa fille à être de la croisière – avec son piano ! L’écrivain-voyageur, lui, s’est contenté d’emmener avec lui sa carabine préférée, avec dix mille cartouches… histoire de distraire son ennui en tirant les oiseaux de mer. Il ne tirera pas que les oiseaux…
