L'Eau du bain
Dans un village du sud, un jeune homme retrouve, le temps de vacances estivales, la ferme familiale. De la famille, il ne reste étrangement que les hommes : le père, le grand-père, les deux frères. Seule figure féminine, La Petite, une jeune adolescente qui s'acharne à répéter qu'il "va y avoir du malheur". Dans la chaleur de l'été, au creux du non-dit familial, c'est une véritable tragédie grecque qui va se nouer autour de la piscine, longtemps désirée, enfin creusée à la place du jardin du grand-père, symbole incongru du plaisir dans un monde voué au travail. En quelques jours, le narrateur et ses frères vont faire place nette. Table rase. C'est d'abord la noyade du grand-père, poussé à l'eau par le narrateur. Puis le meurtre du père, soi-disant victime d'une mauvaise chute. Et enfin la disparition mystérieuse de La Petite... "J'importerai la jouissance, j'importerai la ville", dit à un moment le narrateur. Dans ce premier roman, qui reconstitue de façon saisissante le monde rural du sud (chaleur, fierté du travail, sueur authentique, silence et dissimulation), la violence avance sans culpabilité aucune, dans la volonté affirmée du plaisir.