Jeu de mains

Depuis quelques mois, Valantin, presque quinze ans, passe son temps à « mater les filles ». Dans les rues, au lycée, dans sa tête, c'est un tourbillon de corps, de mains, de seins, de fesse. Et lorsqu'il s'enferme dans sa chambre, une de ses plus fréquentes activités est de se masturber. Il est un peu « obsédé », il le reconnaît, et « timide à mort ». Mais il n'a aucun sentiment coupable : tout ça, c'est que du plaisir. Ce jeudi après-midi, il va s'acheter une belle paire de ciseaux rouges dans une papeterie. L'achat de ces ciseaux n'est en rien anodin. Il y pense depuis plusieurs jours et c'est un secret, il n'en a parlé à personne, même pas à ses deux copains de toujours, Paolo et Félix, avec qui les conversations tournent beaucoup autour des filles. Que veut-il bien couper avec ses nouveaux ciseaux ? Rentré chez lui, en l'absence de ses parents, il se donne un peu, beaucoup, de plaisir. Mais le retour de ses parents à la maison, l'exaspère une fois de plus. Son père et sa mère ne veulent pas voir qu'il grandit, et s'adresse toujours à lui comme un gamin. « Les parents, t'y coupes pas », dit-il. Et si, justement, il leur faisait comprendre qu'il faut un jour « couper les ponts »... Et même, plus précisément, « couper le cordon »...