L'Homme à lui-même. Correspondance
Il ne croit pas ce que je crois, je ne crois pas ce qu'il croit... Pourtant, l'oeuvre de Jacques Ellul m'a beaucoup marqué. D'où mon souhait de réfléchir avec lui sur la nature de l'influence exercée par un auteur sur ses lecteurs. Y a-t-il une « bonne façon » de lire? Un lecteur trop scrupuleux, perclus de respect, risque de se muer en épigone conformiste et stérile. Un lecteur trop désinvolte, au contraire, peut en venir à trahir l'auteur (sciemment ou non), lui faire dire ce qu'il n'a jamais voulu dire. Quelles voies existe-t-il entre ces deux extrêmes? Tel est le débat que j'ai proposé à Jacques Ellul. Un débat qui permet de donner un éclairage original sur son itinéraire intellectuel. Restait une question matérielle : lorsqu'on habite la même ville, à l'époque des téléconférences, des fax et des magnétophones, comment organiser concrètement la discussion? Nous avons choisi une méthode éprouvée : l'échange épistolaire. Le temps pour chacun de réfléchir aux arguments de (autre et, environ une fois par mois, une lettre était confiée à la poste. Entre 1990 et 1991, un dialogue, douze lettres qui constituent ce livre. Didier Nordon.