L'homme perdu
Editeur : André Dimanche
Durant ses années madrilènes, avant le départ définitif pour Buenos Aires en 1936, Ramon Gomez de la Serna est célébré par Valery Larbaud, jean Cassou et leurs amis gui le traduisent et le font publier. Mais le départ pour l'Argentine et son isolement ont eu pour effet de l'éclipser au moment où son écriture s'approfondissait et où son génie s'exprimait bien au-delà du contexte avant-gardiste dans lequel il s'était épanoui. Or, L'Homme perdu est l'un des romans les plus achevés et les plus authentiques de l’œuvre de Ramon. Ecrit dans l'une des périodes les plus noires de la vie de l'auteur, il reflète les préoccupations d'un homme obsédé par la mort qui, en quête du bonheur, s'interroge sur le sens de son existence.
"Mon homme perdu est un homme perdu parce qu'il est bon, celui qui a refusé de croire au conventionnel, celui qui n'a pas cédé devant la nausée que lui inspire la lutte pour une vie sordide et frileuse, celui qui au lieu de ce qui est comme il faut, hiérarchisé, préfère l'informe, la pure rafale d'observations, d'hallucinations et de feuilles mortes qui traversent les pages du livre, âpre et audacieux confessionnal de la vie.
Mon homme perdu est une multitude incalculable d'hommes perdus qui avaient besoin de ce livre qui n'est pas une farce mais la lecture que réclamaient de toute urgence ceux qui, ne pouvant lire d'autres livres, exigeaient celui-ci en compensation de l'amertume et de l'aboulie de l'état d'apathie où les a plongés ce monde stupide et fallacieux.
Peut-être aurai-je réussi à me mettre à l'unisson de ces âmes exténuées qu'ont refusé de prendre en compte les romanciers dogmatiques. Je voudrais les apaiser un peu avec mon remède spécifique, ma nébulosine corticale." Ramon Gomez de la Serna