Winnicott ou le choix de la solitude

Auteur : Adam Phillips
Editeur : L'olivier

Rapprocher le nom de Winnicott du mot de solitude fait d'abord venir à l'esprit l'article du célèbre psychanalyste britannique sur la « Capacité d'être seul », capacité du tout petit d'être seul en présence de sa mère, ni trop près, ni trop loin d'elle. Mais le « choix » théorique que fait Winnicott ne s'arrête pas là. Il s'agit bien en fait d'une élaboration continue - celle de la question du vrai self - que Winnicott étend à une vision de l'homme, de sorte qu'en 1963, il écrit : « Chaque individu est un isolat, en état permanent de non-communication, inconnu en permanence, en fait jamais découvert. » En écho, vingt-cinq ans plus tard, dans l'un de ses tout premiers articles intitulé « Le risque de la solitude », paru dans la Nouvelle revue de psychanalyse, Adam Phillips notera : « Pour Freud, la seule description possible de la solitude était l'absence. Pour Winnicott, la présence. [...] Après tout, le patient ne vient-il pas en analyse pour re-constituer sa solitude à travers l'autre, la solitude que seul lui peut connaître ? » Le choix de la solitude est donc d'emblée partagé. Et il suffit peut-être de remplacer le début de la phrase - « Après tout, le patient ne vient-il pas en analyse » - par « Après tout, le biographe ne vient-il pas à l'auteur », pour obtenir - c'est une hypothèse - un motif actif du présent livre : re-constituer sans pathos inutile, à travers un exceptionnel clinicien de la pensée, la solitude nécessaire à la pensée.

20,00 €
Parution : Novembre 2008
272 pages
ISBN : 978-2-8792-9597-8
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