Primitifs flamands
Editeur : Pierre Terrail
Pourquoi, par quel hasard de l'histoire, ces oeuvres que l'on s'attendrait à voir plutôt à Gand, Bruges ou Anvers, se trouvent-elles en Bourgogne ? La réponse à cette question est pourtant simple : c'est que la Bourgogne, au XVème et au XVIème siècle, n'était pas la petite région vinicole que nous connaissons aujourd'hui, mais un immense et puissant Etat qui chevauchait la frontière de la France et de l'Empire jusqu'en Flandre et au Brabant. A l'aube du XVème siècle, l'arrivée en 1399 dans la ville de Dijon d'un retable peint par Melchior Broederlam annonce le commencement d'une ère nouvelle pour l'art flamand. La technique de l'enluminure, dominée par le talent des frères Limbourg, cède le pas à la peinture sur panneaux de bois. Les miniaturistes se retirent du devant de la scène, laissant la place à une nouvelle race d'artistes : les peintres. Melchior Broederlam esquisse dans son oeuvre les prémices de cet art soumis à de nouvelles exigences. Sa peinture, née du gothique international, se caractérise naturellement par une élégance, un raffinement et une richesse reflétant le mode de vie de l'aristocratie européenne ; mais elle répond également à une prétention nouvelle impliquée par les dimension des panneaux de bois, plus grandes. Surtout, la peinture décorative des miniaturistes s'éclipse au profit du sujet qui, bien que religieux, est désormais traité dans une réalité bel et bien terrestre. Cette dernière innovation amorce une grande révolution picturale. De l'Agneau mystique au grand polyptyque du Jugement dernier, les chefs-d'oeuvre de la peinture flamande du XVème siècle ont marqué l'histoire de la peinture européenne. Imagerie de l'inconscient collectif, ils sont une référence à laquelle, au-delà du message théologique, chacun puise l'émotion première devant la conjugaison jamais égalée de la finesse du détail et de l'ampleur de la composition. - Un ouvrage indispensable pour comprendre le regard visionnaire de ces pionniers, modernes avant l'heure. - Une fabuleuse richesse iconographique. - Une construction chronologique et découpée par artiste qui permet une approche très fluide et claire. - Un texte très documenté qui demeure accessible à tous.