La Palestine : Notes de voyage et correspondance 1927-1939

Janusz Korczak - Henryk Goldszmit de son vrai nom - est né en 1878 à Varsovie, dans une famille de l’intelligentsia juive libérale parfaitement assimilée à la culture polonaise. Il décide de devenir médecin et éducateur, pour soigner à la fois le corps et l’âme des enfants. Révolté par la misère matérielle et morale, il se met à écrire. Tout en continuant ses études, il est interne dans un hôpital qui accueille gratuitement tous les enfants dans sa salle des urgences. En 1912, il devient éducateur et médecin-chef de la Maison de l’orphelin. Là, il peut mettre en pratique une conception pédagogique alors révolutionnaire, selon laquelle «l’enfant ne devient pas un homme, il en est déjà un». Malgré les difficultés croissantes et les tensions de plus en plus nombreuses, malgré la pression de ses amis partis en Palestine, il ne peut se résoudre à quitter la Pologne. Lorsqu’enfin il se décide, en juillet 1939, il est déjà trop tard. Le temps d’organiser son départ, la lettre, envoyée le 2 septembre 1939 de Jérusalem, revient à l’expéditeur «pour cause d’interruption de communication entre la Palestine et la Pologne». Dès les années vingt, des éducateurs formés par Janusz Korczak quittent la Pologne pour la Palestine. Ils lui écrivent souvent pour lui faire part de leurs difficultés, de leurs espoirs, et l’invitent à venir. Korczak répond à tous. Ce sont ces lettres, ainsi que le texte des conférences données après ses deux voyages en Palestine, en 1934 et en 1936, qui nous éclairent sur l’évolution de l’auteur vis-à-vis du sionisme, ses contacts avec différents mouvements de jeunesse sioniste en Pologne, et ses idées concernant le futur rôle d’Israël dans le monde. Les thèmes abordés dans certaines de ses lettres paraissent aujourd’hui d’une surprenante actualité.