Figures, 36 portraits de la Comedie Humaine Vus par 36 Artistes
Figures propose une anthologie de portraits de personnages des romans d’Honoré de Balzac, interprétés par des plasticiens contemporains. figures en premier lieu comme les visages, qui sont au cœur  de ce projet, figures aussi comme le questionnement sur la représentation de l’humain, mais aussi figures  comme le format double figure 24/19 cm, celui du livre. Dans un monde où la profusion d’images, de textes, d’informations ne permet plus de prendre le temps, figures invite à s’arrêter sur ce qui, dans le  roman, n’est pas de l’ordre du temps du récit, mais de  la pause descriptive ; et l’on sait à quel point ces pauses  sont d’importance chez Balzac, tant du point de vue  du lyrisme que de celui de l’interruption qu’elles suscitent dans l’intrigue romanesque. Mais figures invite également, à travers la représentation plastique de la  description, à s’arrêter sur les images, quand celles-ci, dans le monde d’aujourd’hui, défi lent sans arrêt. figures est également !
 une tentative de  réponse au défi  implicite que lance Balzac aux artistes. La plupart des descriptions physiques dans  les romans balzaciens font référence à des artistes  passés, sous-entendant que le portrait est inséparable de la représentation plastique, sans laquelle il  n’existe pas. A contrario cependant, Balzac affirme la supériorité de l’écrivain sur l’artiste de son temps  en posant l’impossibilité pour ce dernier de représenter la beauté (ou parfois la laideur) de ses personnages et en ponctuant ses descriptions d’affirmations telles que : « il y a là des beautés à désespérer  la peinture » ; « le dessin le plus correct, la couleur la  plus chaude n’en exprimeraient rien encore » ; « sa  fi gure est une de celles dont la ressemblance exige  l’introuvable artiste » etc.
figures a pour objet d’interroger la persistance et la pérennité des modèles de représentation humaine dans les pratiques contemporaines. Evidemment, aujourd’hui, la représentation de la  « figure » s’est éloignée de la nécessité de ressemblance ou même de figuration. C’est à partir de cette  histoire et de ce matériau que le livre se propose de  dresser un panorama subjectif de la pratique du portrait en France aujourd’hui.
