Autoédition : Le témoignage de Jacques Vandroux

Publié le 20 Mai 2020 à 15h51 - Modifié le 22 Mai 2020 à 09h51

Avec plus de 500 000 lecteurs, Jacques Vandroux est un auteur reconnu. Publié par Robert Laffont, il s'est également lancé dans l'autédition. Jacques Vandroux nous parle de son expérience.

Jacques Vandroux
Jacques Vandroux

Le succès de vos livres laisse penser que vous n'avez pas de difficulté pour trouver un éditeur. Pourquoi vous être lancé dans l'autoédition ?


Jacques Vandroux : Je suis en fait un auteur qui vient de l’autoédition. J’ai terminé en 2009 un premier roman « les pierres couchées », que j’avais écrit pour moi et quelques amis qui auraient eu le courage de le lire. Aucune velléité de le publier à l’époque : ma femme et moi n’avions pas envie de nous attaquer à ce qui nous paraissait être un parcours du combattant, surtout pour un petit nouveau arrivant avec un thriller plus ou moins ésotérique de 500 pages. En 2012, Amazon a installé en France sa plateforme KDP permettant de s’éditer. Ma femme a pris le taureau par les cornes et s’est lancée dans l’aventure. Cela paraissait très simple au démarrage, mais il a fallu surpasser bien des obstacles, notamment orthographiques (eh oui, vingt fautes dans un roman, c’est trop) et administratifs. Le succès a été au rendez-vous, ce qui m’a motivé pour en écrire un autre. C’est après trois succès que nous avons été contactés par des éditeurs « classiques ». Et nous avons signé un contrat pour trois romans avec Robert Laffont.


Comment avez-vous assuré la promo de vos livres autoédités ?


Jacques Vandroux : Au début, cela a marché tout seul. Mais rapidement, nous avons commencé à nous organiser. Nous avons ouvert une page Facebook, mon épouse a créé et animé un blog. Nous sommes en relation très proche avec les lecteurs : ce sont eux qui donnent vie aux livres et c’est un vrai plaisir de pouvoir dialoguer. À partir de 2013, nous avons aussi été aidés par l’équipe KDP d’Amazon qui venait de se mettre en place. Des professionnels issus du monde du livre et très motivés pour faire grandir cette « start-up » de l’autoédition. Une aventure très excitante pour tous ! Leur support a été important. Aujourd’hui, cette équipe a disparu avec le succès avéré de KDP, et ce sont les lecteurs qui sont nos partenaires privilégiés.


Avez-vous rencontré des problèmes ? Des obstacles inattendus ? Bref, l'autoédition, c'est facile ?


Jacques Vandroux : C’est facile de s’inscrire sur la plateforme. Les choses se sont compliquées ensuite. Non pas avec Amazon ou Kobo, mais nous avons dû comprendre tous les aspects administratifs : comment payer les charges, les impôts, quid des droits de douane ? L’autoédition débutait et nos interlocuteurs étaient presque plus perdus que nous. Mon épouse a fait un travail gigantesque pour réussir à trouver les solutions.
Ce n’est pas si simple non plus, car c’est à l’auteur de réaliser toute la promotion de ses romans. C’est aussi à l’auteur d’assurer les tâches de publication, de mise en forme des versions numériques et brochées. Une grosse activité rendue possible parce que nous y travaillons à deux. C’est donc une passion, mais aussi des centaines, voire des milliers d’heures de boulot.


Quel retour d'expérience en tirez-vous ?


Jacques Vandroux : Nous venons de sortir notre dernier thriller « le testament de l’alchimiste » en indépendant sur toutes les plateformes numériques existantes et en format papier sur commande. L’autoédition est une vraie opportunité, complémentaire de celle de l’édition traditionnelle. Il faut par contre savoir que c’est un milieu qui évolue très vite et qui, s’il est décrié par certains, est de plus en plus recherché par d’autres. Certaines maisons d’édition commencent à regarder de très près ce mode de publication… notamment après cette phase de confinement qui a donné un coup de fouet à l'ebook.


Pouvez-vous nous donner quelques chiffres sur la part de
l'autoédition dans vos publications ?


Jacques Vandroux : À ce jour, sur le demi-million d'ouvrages que nous avons vendu, plus de 200 000 l’ont été en autoédition. Les autres l’ont été soit par Robert Laffont, soit par Amazon Publishing pour les traductions en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Nous nous sommes aussi lancés dans le livre audio, qui démarre doucement, mais est sans doute promis à un bel avenir.


Quels conseils donneriez-vous à un auteur désireux de tester l'autoédition ?


Jacques Vandroux : D'y aller s’il en a envie, tout en sachant qu’une fois que le mot « fin » est écrit, tout est loin d’être terminé. Je l’inviterai surtout à faire sérieusement corriger son texte, afin de présenter un ouvrage « propre » au lecteur qui prendra le temps de le découvrir. Un reproche qui est régulièrement fait à l’autoédition est la pauvreté de certaines parutions. C’est une réalité, et c’est en proposant des textes impeccables que l’auteur pourra dépasser cette critique.

Les dernières parutions de l'auteur

Le Testament de l'alchimiste
La Messe des morts
Les Pierres couchées
Au coeur du solstice
Décollage imminent - Take Off!
Multiplication
Jeanne
Projet Anastasis
Le Sceau des sorcières
Les enchères