Anima motrix

Anima motrix met en scène une métamorphose et une attraction irrépressibles. Celle d’un homme de pouvoir, Ljube, dont l’errance inexorable vers le Sud des exilés invisibles n’a d’égal que l’ampleur de sa transformation corporelle, mentale et identitaire.
Un homme vient de passer la frontière franco-italienne. A-t-il de vraies raisons de fuir ? Est-il persécuté ? Rongé par une mauvaise conscience diffuse (il a laissé sa femme derrière lui aux mains de ses ennemis), il se croit poursuivi par la police, sinon d’autres puissances supérieures et tient ficelé un Pakistanais dans le coffre de sa voiture de fonction. Mais l’obsession peut aussi bien relever du pur délire. Au fil des jours, les raisons de sa cavale s’éclaircissent vite contredites par un étrange Chinois qui vit en ermite au sud de l’Italie. Après cette rencontre, il abandonne la voiture et son encombrant colis. Au contact de la forêt et des animaux qu’il guette la nuit, le corps de l’homme aux identités multiples se transforme. Il chute deux fois lourdement. Les médecines du Chinois n’endiguent pas sa métamorphose inexorable. Il finira par quitter ces collines car son voyage vers le Sud semble aussi impossible à arrêter. Une grande ville. Clochards et clandestins amassés là y vivent comme dans une cité parallèle. Le corps de l’homme continue de se transformer. Il arpente la nuit des trottoirs et rencontre une prostituée qui porte le prénom de sa femme et retrouve une vieille connaissance, une duchesse excentrique, qu’ils suivent sur la côte Adriatique, accompagné d’un jeune migrant en quête de son cousin. C’est là, étrangement, sur ce littoral où l’amie semi mondaine organise des soirées jet-set, que le héros sera de nouveau en contact avec des réfugiés : ils vont lui décrire leurs itinéraires d’exil et les trafiquants humains qui leur ont permis d’arriver en Europe.