Les Caprices d'un astre

Auteur : Antoine Laurain
Editeur : Flammarion

Xavier Lemercier, agent immobilier, trouve au hasard d'une visite d'appartement un mystérieux télescope ayant appartenu à un célèbre astronome. Voilà bientôt qu'il cadre dans l'instrument, depuis son balcon, une femme derrière une fenêtre, sans oser, bien sûr, l'aborder. Divorcé et esseulé, avec pour seules joies ses week-ends avec son jeune fils, il commence à tomber amoureux de l'inconnue. Un jour, Alice, la femme observée, pousse la porte de l'agence immobilière pour lui demander d'expertiser son appartement.Deux cent cinquante ans plus tôt, Guillaume Le Gentil de la Galaisière,astronome de Louis XV - personnage qui a réellement existé -, partait vers les Indes pour observer l'exceptionnel passage de Vénus devant le Soleil. Il revint onze ans plus tard, déclaré mort et sans avoir pu observer l'éclipse. «Tu ne cherches pas une étoile, tu cherches l'amour, tu le trouveras à la fin du voyage», lui dit un vieux sage durant son étonnant périple dans les mers de l'Inde.Du XXI? au XVIII? siècle, les trajectoires de ces deux hommes romantiques s'entrecroisent et se répondent.Entre le récit d'aventures et le conte philosophique sur la quête de soi, Antoine Laurain signe un roman qui répond au besoin d'évasion et de merveilleux qui sommeille en chacun de nous.

19,00 €
Parution : Janvier 2022
200 pages
ISBN : 978-2-0802-0616-9
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Extrait

Le 26 mars 1760, Guillaume Joseph Hyacinthe Jean-Baptiste Le Gentil de La Galaisière, astronome de l’Académie royale des sciences, embarqua à Lorient sur le vaisseau de cinquante canons Le Berryer en direction de l’Inde. Lorsque l’embarcation militaire quitta le port français, il s’agrippa de justesse au mât – ses souliers vernis à boucle d’argent avaient manqué le faire déraper sur les lattes du pont. Il appuya fermement la main droite sur son tricorne de feutre noir tandis que sa redingote bleue ainsi que son gilet à jabot de dentelle étaient fouettés par le vent de Bretagne. C’était un long et périlleux voyage qui commençait. En ce temps-là, lorsqu’un homme posait le pied sur un bateau pour traverser les mers du globe, on ne savait jamais trop si on le reverrait vivant. Guillaume Le Gentil, sur ordre de Sa Majesté Louis XV, avait une mission précise et il était l’homme le plus qualifié pour l’accomplir : mesurer, à l’aide de ses télescopes et instruments astronomiques, la distance réelle – et non supposée – entre la Terre et le Soleil à l’occasion du passage de Vénus devant l’astre.
La petite planète du nom de la déesse de l’amour effectuait un cycle de promenades devant le disque solaire pour le moins original : si elle passait une fois devant, elle le ferait de nouveau huit ans plus tard puis il s’écoulerait... cent vingt-deux années avant son prochain passage. À nouveau le cycle de huit reprendrait, puis cent cinq années, cette fois, pour sa prochaine venue. Ces cycles de huit puis cent vingt-deux et cent cinq ans étaient immuables depuis la création de l’univers.
Guillaume Le Gentil avait pris toutes ses précautions pour ne pas manquer les étonnantes observations qu’il ferait depuis Pondichéry le 6 juin 1761, soit plus d’un an après son départ. Il serait aussi peut-être le premier homme à mesurer la distance précise entre l’astre de lumière et la planète bleue.
Tout était prêt dans les moindres détails et pourtant rien n’allait se passer comme prévu.

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