Ose !

Tout le monde peut devenir entrepreneur
Auteur : Alexandre Mars
Editeur : Flammarion

« Chaque jour, je rencontre des personnes qui rêvent de lancer leur entreprise mais qui n’osent pas. Peur de se tromper, de ne pas y arriver, d’échouer. C’est pour elles que j’ai choisi de raconter tout ce que l’on ne m’a jamais expliqué, tout ce que j’ai dû apprendre sur le terrain, en trébuchant parfois, pour mieux me relever.

Ce livre est celui que j’aurais aimé avoir entre les mains avant de commencer à entreprendre. Ici, je vous dévoile les coulisses de l’entrepreneuriat et vous livre les clés de votre réussite. »

18,00 €
Parution : Janvier 2020
256 pages
ISBN : 978-2-0814-2161-5
Fiche consultée 46 fois

Extrait

Eurêka ! n’existe pas
« Dès que je trouve l’idée, je me lance ! »
Il ne se passe pas une semaine sans que je n’entende cette phrase – mon statut de vétéran de l’entrepreneuriat attire les confidences de ceux qui voudraient eux aussi voler de leurs propres ailes. L’idée qu’ils attendent est évidemment celle à laquelle personne n’a jamais pensé, le projet révolutionnaire, l’invention géniale, le futur Google, le prochain Amazon, Uber et mieux encore.
Le temps, lui, passe. Je revois les mêmes, des mois ou des années plus tard, attendant encore ce matin où ils se réveilleront et, le pied à peine posé sur le sol, seront foudroyés par l’idée du siècle. À la manière des bandes dessinées, avec une bulle « Eurêka !!! » au-dessus de la tête. Ou de Newton dont la légende veut qu’il ait découvert la loi de la gravitation en recevant une pomme sur le crâne.
Ils risquent d’attendre une éternité. Les bulles des bandes dessinées n’existent pas dans la vraie vie. Quant à Newton, il planchait depuis des années sur les lois du mouvement et il n’en était pas à sa première découverte dans ce domaine. Aristote, Archimède, Galilée ou Kepler lui avaient ouvert la voie ; la pomme n’a été que le déclic.
Comment naissent les idées ? La réalité est que la plupart d’entre elles sont recyclées : qui en est l’inventeur n’est pas le sujet. Plus tôt tu le sais, plus vite tu mettras en place les éléments essentiels de ta réussite.
Avant Google, il y eut Metacrawler, Altavista, Lycos, InfoSeek. En 1995, Amazon était une librairie en ligne comme il en existait des centaines d’autres – Jeff Bezos avait démarré en regrettant de n’avoir pas su profiter des débuts d’Internet. Quant à Steve Jobs, s’il avait attendu d’avoir « l’idée du siècle », le produit inédit issu de sa seule imagination, il aurait relégué le projet de l’iPhone dans le tiroir des plans foireux : BlackBerry avait développé son premier pager en 1996 ; en tâtonnant, il y avait introduit la fonction téléphonie puis le multimédia, la marque était devenue mythique. Objectivement, en 2007, année du lancement de l’iPhone, il n’y avait plus rien à inventer en matière de téléphonie mobile. Mais beaucoup à parfaire. On connaît la suite de l’histoire...
Hormis Epic, un mouvement, une plateforme qui a secoué l’univers du don en professionnalisant sa récolte et redistribuant 100 % des dons récoltés à des entreprises sociales et des ONG sélectionnées sur des critères très rigoureux, je n’ai moi-même jamais créé un concept : j’ai recyclé et lancé, j’ai adapté, amélioré, j’ai connu des succès.
Ma première entreprise date de mes années lycée. Mon idée n’avait rien d’exceptionnel : deux ans plus tôt, un concert avait été organisé intra-muros, j’ai repris ce concept à mon compte. Mais avec d’autres ingrédients et une nouvelle ambition : faire « plus grand » – pour ce qui est du plateau musical avec des groupes plus connus, et du nombre de spectateurs ce qui impliquait une organisation mieux structurée. Pour le troisième concert, les places s’étaient vendues comme des petits pains et avec l’argent gagné, j’ai lancé peu après une deuxième entreprise. C’était en 1996, je venais d’avoir vingt-deux ans.
Là non plus, il ne s’agissait pas d’une révolution : je surfais sur l’innovation qui était dans l’air du temps et sur l’énorme potentiel d’Internet que je voyais débouler. Je n’ai pas inventé le principe des agences Web, je n’étais pas le premier, mais en France où régnait le Minitel, il est vrai que les agences Web ne se marchaient pas sur les pieds. Je n’ai pas créé A2X pour changer le monde, mais pour être mon propre patron, malgré mes petits moyens, mes jeans « baggy » et mes cheveux longs qui inspiraient peu de confiance aux chefs d’entreprise que je démarchais. J’y ai investi toutes mes économies. Trois ans plus tard, j’ai vendu mes parts.
De ces deux premières expériences, j’ai tiré une leçon : pour réussir, une entreprise doit répondre à des besoins, aux attentes des consommateurs, quand bien même elles ne sont pas encore tout à fait explicites, ou plutôt pas encore bien formulées. Elle ne peut pas débouler sur un terrain totalement vierge, hors de son moment.
J’ai connu des inventeurs de produits extraordinaires... que personne n’a utilisés. À moins d’avoir les reins assez solides pour attendre que le besoin finisse peut-être par se créer, ils ont mis la clé sous la porte.
Tu as tort de te méfier de la concurrence. En ce qui me concerne, elle rassure. Quand on me dit : « C’est dément, il n’y a personne. » Je réponds : « Je préfère qu’il y ait des gens. » Car s’il n’y a pas de concurrence, il est possible qu’il n’y ait pas de marché.
Et puis, même si tu es le premier à avoir l’idée, si elle est bonne, tu auras très vite des concurrents. Tu ne vas pas abandonner, au contraire : tu continueras d’innover pour te démarquer. Dans tous les cas, tu devras d’ailleurs toujours innover. Surtout si tu « copies » une idée qui existe déjà : tu réussiras si tu sais te différencier, donner davantage envie avec ce que tu proposes par rapport aux produits déjà sur le marché. Sinon, tu risques de ne jamais grandir...

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