Le roman du terrorisme

Auteur : Marc Trévidic
Editeur : Flammarion
Sélection Rue des Livres

"Je ne sais pas grand-chose de mes ancêtres, sinon qu'ils remontent au début de l'humanité, dès que l'homme voulut posséder du pouvoir sur ses semblables et que la mort lui fit peur". Un acte terroriste ne se réduit pas au chaos qu'il provoque : il répond et s'articule, depuis la nuit des temps et sur tous les continents, autour de sept préceptes, sept piliers fondateurs.
Dans ce livre, qui retrace l'histoire du terrorisme depuis sa naissance dans la Perse du XIe siècle jusqu'à aujourd'hui, le juge Marc Trévidic décortique cette méthode d'action et de pensée en s'appuyant sur son expérience en tant que juge d'instruction au pôle antiterroriste.
Le roman du terrorisme est un récit captivant sur le sujet le plus brûlant de notre époque, qui donne la parole à la méthode terroriste elle-même. C'est en effet le terrorisme personnifié qui s'exprime dans ce texte d'une rationalité glaçante et d'une ironie mordante, illustrant son propos d'exemples véridiques et de faits inédits.

21,00 €
Parution : Novembre 2020
256 pages
ISBN : 978-2-0815-1300-6
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Extrait

Les terroristes du 11 septembre 2001, ou encore Mohammed Merah, avaient retenu et appliqué leur leçon de taqiyya en parvenant à camoufler leur véritable nature dans un monde de mécréants, en se fondant dans celui-ci à la manière des animaux qui se dissimulent totalement dans leur environnement, notamment sous le sable des déserts. Chacun sait que les seiches sont les reines du camouflage et que le caméléon change de couleurs, mais il y a bien plus impressionnant. Certains animaux se déguisent en d'autres animaux. Le plus souvent, ils se font plus menaçants afin de faire fuir les prédateurs, comme la couleuvre faux-corail qui prend les couleurs du très venimeux serpent corail, la pieuvre qui se fait passer pour une limace de mer ou la mantispe, mante religieuse qui ressemble à une guêpe. Parfois, également, des animaux prennent une apparence inoffensive. Certaines araignées, maîtresses en duplicité, peuvent à volonté prendre l'apparence d'une crotte d'oiseau, d'une fourmi ou même d'une coccinelle pour ne pas effrayer leur proie. Les plus intelligents de mes obligés savent imiter l'araignée, se transformer en bête à bon Dieu afin qu'on le leur donne sans confession puis, le moment venu, passer à l'action.
Et les graines de cette taqiyya ont été semées par mon grand-père Abdallâh, de même qu'il a fait de la patience un art majeur.
Car la dissimulation sans patience ne mène à rien puisqu'il faut être capable, même quand l'envie et la haine deviennent irrésistibles, d'attendre le moment favorable pour agir. Quoi de plus absurde qu'un pied nickelé terroriste qui se précipite dans la rue avec un simple couteau, sans aucune préparation, entraîné par une pulsion de mort et une bouffée de haine. Quand on pense à ce qu'il aurait pu faire avec un peu de patience et de réflexion ! J'appelle ça gâcher le travail.
De même, la patience sans dissimulation est vouée à l'échec : sans taqiyya, mes obligés seront repérés et arrêtés avant d'avoir pu passer à l'action.
Mais ni la patience ni la taqiyya ne sont des fins en soi.

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