Mon coeur bruyant
« C'est à s'aimer que le temps passe » chantait Juliette Gréco. Comme elle, Viktor Lazlo aura passé sa vie à chanter. Et autant à aimer. Du moins à essayer. Car comment faire avec ce coeur bruyant qui veut celui qui fuit et quitte celui qui reste ? Comment faire quand on a pour parents le modèle d'un couple apparemment si parfait ? Et quand, sous les robes Thierry Mugler et le sourire de magazine, on tremble encore devant un homme qu'on croit pouvoir aimer ?
Dans ce récit bruyant d'esprit et de sincérité seulement, Viktor Lazlo revient sur son passé pour retrouver les figures des hommes qu'elle a aimés, parfois jusqu'au danger, et peindre avec eux son autoportrait amoureux. Les chapitres suivent la flèche du temps mais s'organisent en fonction de ses amours : de son premier béguin, un jeune italien rencontré dans la Belgique de son enfance, si loin de la Martinique et Grenade de ses parents, à celui qu'elle nomme « l'homme de sa vie » et qui le sera quatorze ans durant, elle dresse les portraits successifs des hommes et relations qui l'ont marquée à jamais : son premier mari ; le père de son fils ; un célèbre chanteur auquel la passion l'attachera ; un acteur beau à crever soufflant le chaud et froid ; une femme dont elle aurait dû se méfier ; un mystérieux acteur américain... Et ce dernier amant dont le portrait traverse le texte, avec lequel elle rejoue sans pouvoir l'empêcher la scène trop familière de la femme qui espère et de l'homme qui s'enfuit.
Allant d'homme en homme, Viktor Lazlo traverse les années et nous livre également la face A de sa vie : sa carrière lancée par ses premiers concerts, ses tubes planétaires, le succès, les voyages, de Paris à New York et jusqu'au cercle princier, les fêtes. Mais aussi les doutes, la solitude, les fragilités. Une existence guidée par ce coeur bruyant qui ne cesse pas d'aimer.
Extrait
Le jour où j’ai commencé à écrire ce récit, je ne me doutais pas qu’un an après, je me retrouverais seule dans une chambre d’hôtel, à boire du champagne en luttant contre une furieuse envie de fumer, avec l’impression d’avoir perdu ma dernière année de potentiel séducteur à attendre quelqu’un qui me considérait comme un encombrant.
J’y avais sincèrement cru, comme chaque fois. Je le désirais plus que tout, quoi qu’il en soit, suffisamment pour occulter ses travers.
Il y a un an et quelques mois, je n’étais qu’espoirs et projets, heureusement, si l’espoir s’est mué en stupéfaction, les projets sont devenus réalité et la vie a continué à se dérouler, de plus en plus vite, avec chaque jour un nouveau défi à relever.
J’évoquerai peu mon fils ici, car cet amour-là est inaltérable, exclusif et définitif. Aucun regret non plus dans ces pages, à peine un retour sur la construction d’un mythe dans les yeux d’une enfant, et sa déconstruction progressive au contact de la vie, celle qui ne prend pas de gants pour vous balancer des claques, des aller et retour dans les territoires de la passion, des cheveux qui brûlent, des intestins au supplice et des poils au garde-à-vous.
Avec quelques libertés chronologiques.
Bref, l’apprentissage de l’amour et celui de mon cœur bruyant.