Le Fil de l'espoir
Quand Yayoi, propriétaire d’un paisible salon de thé, est retrouvée assassinée, les enquêteurs Kaga et Matsumiya plongent au cœur d’une affaire aussi complexe qu’émouvante.
Présentation de l'éditeur
Une famille perd ses deux enfants dans un tremblement de terre. Les parents décident d'avoir un autre enfant pour survivre à cette perte. Quinze ans plus tard, une femme est assassinée dans son salon de thé à Tokyo. À la même époque, Matsumiya, que les lecteurs ont rencontré dans "Les Doigts rouges", reçoit un appel d'une femme qui lui dit qu'elle est sa demi-soeur. Ces trois faits sont-ils liés ? Et de quelle façon ?
Extrait
La réunion qu’il avait organisée avec ses subordonnés venait de se terminer, et il se demandait où aller boire un verre avec eux lorsque le sol se mit soudain à trembler assez fortement, au point qu’il dut s’appuyer à la table de la salle de conférences pour ne pas tomber. Quelqu’un remarqua tout haut que ce n’était pas un petit séisme.
Les secousses s’apaisèrent, et le groupe descendit dans le hall du rez‐de‐chaussée. Plusieurs personnes s’étaient déjà rassemblées devant le poste de télévision qui s’y trouvait.
Quand il vit sur l’écran que l’épicentre était dans le département de Niigata, il frémit et sortit son portable de sa poche pour appeler chez lui. Reiko décrocha presque immédiatement.
— Tu appelles à propos du tremblement de terre ? Sa voix était tendue.
— Oui. Tu as pu joindre tes parents ?
— Non, le téléphone ne passe pas. J’allais essayer ma sœur.
— D’accord. Je rentre tout de suite.
Il venait de raccrocher lorsqu’une nouvelle secousse le fit chanceler. Si cette réplique était aussi intense à Tokyo, cela devait être pire à Niigata. Son inquiétude redoubla, et il sentit son cœur battre plus vite.
Il rentra chez lui. La circulation des trains était perturbée dans plusieurs régions japonaises. Il trembla en entendant qu’un Shinkansen de la ligne Jōetsu avait déraillé. Quelle pouvait être l’étendue de la destruction dans le département de ses beaux‐parents ?
Il trouva Reiko en train de remplir un grand sac de voyage. La télévision transmettait en direct les images du tremblement de terre.
— Alors ? Tu en sais plus ?
— J’ai réussi à joindre ma sœur une fois. Elle ignore comment ça s’est passé pour mes parents. C’est très compliqué là‐bas, elle n’a pas pu rester longtemps au télé‐ phone, répondit‐elle sans cesser de mettre des choses dans le sac.
— Qu’est‐ce que tu fais ? Tu comptes y aller, c’est ça ?
— Je ne vois pas quoi faire d’autre. Puisque je n’arrive pas à les joindre.
— Calme‐toi ! On ne sait rien de la situation là‐bas, ce n’est pas raisonnable d’y aller dans ces conditions. D’autant plus qu’il y a encore des répliques. D’ailleurs, tu comptes t’y rendre comment ? Tu n’as pas entendu parler du déraillement du Shinkansen ? Il n’y a proba‐ blement aucun train.
— Tu suggères quoi, alors ?
Yukinobu alla se placer en face de la télévision. Il prit la télécommande et changea de chaîne.
— Dans un premier temps, de s’informer.