Ma Soeur

Auteur : Jacques Expert
Editeur : Calmann-Lévy

Cette inconnue est-elle leur soeur ? Leur ennemie ? Ou les deux ?

La famille Delaporte est un modèle de réussite. Jean-Pierre, patriarche charismatique, règne sur son clan comme sur ses affaires : avec assurance, flair... et séduction. Ses deux fils, Tristan et Julien, semblent avoir tout pour être heureux.
 
Jusqu'au jour où Nathalie surgit dans leur vie.
Elle prétend être leur soeur, la fille adultérine de Jean-Pierre.
 
Son arrivée fissure lentement les fondations de cette famille unie. Jean-Pierre, aveuglé par l'apparition de cette fille « tombée du ciel », lui accorde une confiance sans borne. Et si Tristan veut la croire, Julien s'y refuse.
Alors ? Cette femme est-elle leur soeur inespérée ou une manipulatrice décidée à voler 'héritage et à détruire les Delaporte ?
 
Un thriller familial au suspense magistral, porté par le maître de la révélation finale.

20,90 €
Parution : Mai 2025
350 pages
ISBN : 978-2-7021-8529-2
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Extrait

Tristan Delaporte calme son impatience. Il traîne encore un peu sur le trottoir avant de pénétrer dans le café de l’avenue Charles-de-Gaulle où il a ses habitudes. Il y passe tous les matins, à neuf heures et demie pétantes. Devant un grand crème et une tartine de beurre, il attend ici le moment de rejoindre son salon de coiffure, juste en face.

Si aujourd’hui il tarde à entrer, c’est parce que, porté par sa curiosité et une sorte de prudence, il tente à travers les vitrines de deviner le visage de celle avec laquelle il a rendez-vous. Avec détachement, il fouille du regard l’intérieur de la salle.
Il y a trois ou quatre femmes seules.
Incapable de les départager, il finit par pousser la porte du café.
Celle qui se lève aussitôt en l’apercevant est déjà installée à la table tout au fond de la salle, sur les banquettes vert olive. Elle s’avance vers lui.
« Je vous attendais », dit-elle. Elle ajoute aussitôt : « Je suis si heureuse que vous ayez accepté de me rencontrer. »
Que peut-il répondre d’autre que : « Moi aussi, Nathalie », tandis qu’elle l’embrasse sur la joue comme si cela leur était naturel ?
Elle le prend dans ses bras et cela lui semble durer une éternité. Il n’ose se détacher d’elle de peur de la froisser. Déconcerté, il fait comme s’il n’entendait pas ses légers sanglots. Ses larmes n’arrivent-elles pas trop tôt ? se demande-t-il, étonné par ce raz-de-marée d’émotion.
À cet instant, il s’interroge sur ce qu’il fait là, ignorant encore pourquoi ils ont rendez-vous et pourquoi il a accepté cette rencontre saugrenue.

Il a suffi qu’elle lui dise au téléphone : « Je suis vraiment désolée de vous déranger mais je souhaiterais que nous nous voyions pour une affaire qui me semble importante et qui je pense ne vous laissera pas insensible. Je suis à votre entière disposition, bien sûr, et je comprendrais que vous refusiez. Je vous demande cela très amicalement », pour que son intérêt le pousse à aller plus loin.
Puis, elle s’est de nouveau excusée pour cette intrusion « un peu maladroite » dans sa vie. « Vous devez être tellement occupé », a-t-elle dit.
Cette femme a piqué sa curiosité quand elle a ajouté ne pas vouloir en dire plus par téléphone. Peut-être aussi a-t-il accepté parce qu’elle ne s’est pas montrée insistante. Juste amicale et très polie.
Quand il sont convenus de ce rendez-vous improbable, il ne s’est même pas demandé comment elle avait obtenu son numéro…
En l’embrassant, Nathalie sent les effluves enivrants de son parfum musqué, très masculin. Trop puissant. Puis, elle laisse échapper quelques larmes. Ainsi voilà en chair et en os ce Tristan qu’elle a tant voulu rencontrer. Elle l’a aperçu de l’autre côté de la vitrine. Il est tel qu’elle l’imaginait. Grand, élégant, bel homme, séducteur aussi. Certes, il a tardé à entrer mais, à l’instant où elle l’a repéré, elle a su qu’elle avait gagné. Il ne reculerait pas. Il suffisait de l’attendre, de lui offrir un large sourire et de l’étreindre. Ce sont les larmes qu’elle n’avait pas prévues, la laissant un peu désemparée. Elle tente de les cacher en les effaçant d’un rapide revers de la main.
« Je me suis pourtant bien promis de ne pas pleurer », se justifie-t-elle.

Il a déjà noté qu’elle ne porte pas de bijoux, ni d’alliance.

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