Lombres

Auteur : China Mieville
Editeur : Diable Vauvert

Deeba et Zanna mènent une vie tranquille de jeunes londoniennes jusqu'à ce qu'elles se fassent attaquer par un mystérieux nuage toxique et découvrent une porte ouvrant sur une dimension parallèle : Lombres, cité des merveilles regorgeant d'étranges surprises. Tous les objets perdus et cassés, toutes les personnes égarées et brisées finissent un jour dans la ville de Lombres, qui, sous l'emprise du sinistre Smog, attend d'être délivrée.
Avec l'aide d'un livre magique pas toujours de bon conseil, nos deux héroïnes se décident de stopper Smog avant qu'il ne brûle tout sur son passage...
Sur le motif d'Alice au pays des merveilles ou de Neverwhere, portée par deux jeunes filles qui n'ont pas froid aux yeux, une métaphore écologiste à qui l'actualité donne un sens et une profondeur nouvelle. Et un antidote à l'angoisse existentielle particulièrement destiné aux ados 2020.

Lu par Christophe Rosson
22,00 €
Parution : Mai 2021
644 pages
ISBN : 979-1-0307-0427-3
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Extrait

Pas de doute, il y avait bien un renard derrière la cage aux écureuils. Un renard aux aguets.
« Il nous regarde, non ? »
La cour résonnait des cris de dizaines d’enfants occupés à jouer au foot ou à se courir après. Parmi eux, un groupe de filles observaient l’animal.
« C’est clair », répondit une grande blonde qui le distinguait parfaitement, derrière une bordure d’herbes et de chardons. « Pourquoi il bouge pas ? » Lentement, elle s’approcha de lui.
Au départ, les filles s’étaient précipitées vers ce qu’elles croyaient être un chien. Mais elles s’étaient arrêtées très vite, en constatant leur erreur.
Et cette froide matinée d’automne, sous un ciel sans nuages, leur réservait une autre surprise. En effet, le renard n’esquissa pas le moindre mouvement.
J’en ai vu un, l’autre jour », chuchota Kath, en tripotant la sangle de son sac à dos. « Avec mon père, le long du canal. Il paraît qu’ils sont de plus en plus nombreux, à Londres, sauf qu’on ne les voit jamais, normalement.
— Pourquoiils’enfuitpas?s’inquiétaKeisha.Moi,je reste là. Vous avez vu les dents qu’il a ?
— C’est pour mieux te croquer, mon enfant, plaisanta Deeba.
— C’était un loup », rectifia Kath.
Keisha et Kath laissèrent donc Zanna – la grande blonde – s’approcher du renard, en compagnie de son inséparable amie Deeba. À tout moment, les « éclaireuses » s’attendaient à ce que l’animal prenne la poudre d’escampette, d’un bond gracieux, et repasse sous le grillage. Mais non.
Les filles n’avaient jamais vu un animal se tenir aussi tranquille. Ce n’était pas tant qu’il ne bougeait pas : il s’entêtait à rester immobile. Zanna et Deeba approchèrent de la cage aux écureuils sur la pointe des pieds, comme les chasseurs dans les dessins animés.
Zanna tendit la main au renard, qui la considéra poliment. Deeba, elle, crut comprendre :
« C’est pas nous qu’il regarde. C’est toi. »

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